[a.m.b]

20070829

petit essai de gonzo-journalisme

Je sortais du canapé vers 12h, comme à mon habitude, la gueule froissée et les draps en vrac ; et je sentais dès l'ouverture de mes narines une odeur que je connaissais bien par dessus ce mélange de tabac froid et de sueur vaseuse. L'odeur des ennuis. Et là boum tout s'enchaîne, il est 14h 30 et je suis dans le parc à côté de l'église de mon petit village de campagne. Je saute et cours partout en dansant, les gens me regardent bizarrement. Pouquoi un homme avec un fume-cigarette dans la bouche, dansant tout en buvant de grosses lampées d'une bouteille sans étiquette serait bizarre? En tout cas l'abz(1) faisait son effet. Ou bien était-ce un placebo, peut-être étais-je mort parce que je VOULAIS l'être. Je ne le saurai jamais. En tout cas je sentais des notes frénétiques tourbillonner dans ma tête comme dans un morceau de Hendrix, les petits murets me paraissaient faire 120 mètres de haut et je me sentais maître, maître de moi-même et du temps. Pourtant je ne tenais plus droit. Mais cette sensation vertigineuse était comme un tourbillon, et j'avancais avec vitesse vers le centre de ce vortex spirituel. Puis d'un coup je bascule vers l'avant, mes genoux heurtent violemment le sol en stabilisé du terrain de pétanque, et je sens comme un sentiment de révulsion monter en moi...puis une substance grasse, verdâtre, maronnâtre...je reconnais des aliments... la chute se fait rapide, plus de notes maintenant mais seulement des voix criardes, furieuse et multicolores qui vrombissent autour de moi. Je remonte difficillement la pente et la boulangère me regarde de son oeil mesquin de commère quand je passe en titubant et la tête entre les mains. Arrivé chez moi je m'endors une petite heure... et me voilà maintenant, écrivant avec une clope à la main cet article minable sur un jeune gringalet découvrant les méfaits psychotique de cet alcool verdâtre qu'il aurait dû mélanger avec un sucre, comme Baudelaire lui à toujours répété.

Je pensais trouver la délivrance, et j'ai penser la trouver pendant la première heure de mon évasion. Mais la chute n'en fût que plus dure et plus amère. Ne serais-je qu'un allumé de plus, au royaume des allumés?
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(1) abz: absinthe

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